Maroc: Les pharmaciens d’officine au bord de l’asphyxie

Confrontés à des baisses de marges des prix et de volume d’activité. Le nombre d’officines est deux fois supérieur par la norme préconisée par l’OMS. La consommation moyenne par habitant ne dépasse par 400 DH/an

Digital pour une meilleure relation avec le patient, innovation, fiscalité de l’officine, droit de travail, le rôle du pharmacien en cas de rupture de médicaments, thérapies personnalisées… autant de sujets débattus lors de la 17e édition d’Officine Expo qui s’est tenue le week-end dernier à Marrakech. Plus de 5.000 pharmaciens en provenance de 23 pays étaient attendus à l’édition 2020

Placé sous le haut patronage royal, ce rendez-vous incontournable des pharmaciens d’officine et des industriels du médicament est une plateforme de partage et de connaissance. C’est aussi une occasion pour rapprocher tous les partenaires du secteur du médicament, fournisseurs de produits de santé, d’hygiène et spécialistes de dermo-cosmétologie. Les participants à Officine Expo n’ont pas manqué d’insister sur le rôle du pharmacien vis-à-vis de toutes les catégories de populations à condition qu’on le soutienne. Car, au Maroc, le secteur est au bord de l’asphyxie.

Dans un contexte de transition du modèle économique de l’officine, les pharmacies marocaines traversent «une crise structurelle sans précédent». D’abord confrontées à une baisse des marges, c’est ensuite le volume d’activité qui a été en souffrance en raison des mesures gouvernementales concernant les baisses successives des prix des médicaments.

Une sous-performance expliquée par une timide consommation de médicaments ne dépassant pas 400 DH par habitant/an. Cela correspond au 1/20 de la somme dépensée par le citoyen d’un pays développé. Ce faible marché est disputé par une forte densité de pharmacies. Le nombre d’officines est deux fois supérieur à la norme préconisée par l’OMS.

Le Maroc dispose de quelque 12.000 pharmacies, alors qu’il doit en compter 5.000 et 6.000. Sur les 12.000 en activité, 3.500 pharmacies sont en situation de faillite au Maroc. Les pharmaciens fondaient des espoirs sur la baisse du prix de plus de 2.600 médicaments sur le plan national pour booster le marché vers une augmentation des ventes en termes de volume de médicaments.

Peine perdue selon des pharmaciens. «Le chiffre d’affaires du marché du médicament au Maroc ne dépasse pas 12 milliards de DH, dont 3 milliards d’achat du secteur public et 9 milliards pour le marché privé».

Aujourd’hui, les doléances des pharmaciens concernent également des blocages au niveau de certaines lois déjà existantes ainsi qu’un manque de contrôle permettant plusieurs infractions dans la profession.

Source:https://leconomiste.com/

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