Seniors : Comment mieux vivre avec une incontinence?

L’incontinence urinaire concerne  plusieurs personnes à partir d’un certain âge. Mais ces personnes n’osent pas parler de leur incontinence, ou sous-estiment le problème. La souffrance est pourtant là, avec l’altération de l’image de soi, la perte de confiance et de nombreuses conséquences dans la vie quotidienne.

La définition de l’incontinence urinaire selon un consensus international est la suivante : « toute perte involontaire d’urine dont se plaint le patient ».

Le traitement de l’incontinence est choisi en fonction du type d’incontinence, selon le degré de gêne, selon l’âge du patient, son état général, les maladies associées, en tenant compte de ses choix de vie.

Comment reconnaître l’incontinence urinaire ?

Il repose d’abord sur l’écoute du patient, de ses symptômes, de ses plaintes : Quand l’incontinence se manifeste-t-elle ? A quelle fréquence ? Dans quelles situations de la vie quotidienne ?

Etant donné sa prévalence, mais surtout ses répercussions en termes de qualité de vie, il est intéressant d’explorer l’existence d’une éventuelle incontinence pendant les rapports sexuels. D’une manière générale, il est important d’évaluer la répercussion de l’incontinence sur la qualité de vie, y compris sexuelle.

Les examens à faire

Le médecin demandera un examen du tonus du périnée, des tests pour éprouver la résistance du sphincter voire d’observer les fuites à l’effort. Il cherchera également l’existence d’un prolapsus, chez la femme. Chez l’homme on examinera la prostate. L’examen neurologique est également nécessaire.

Un examen est essentiel c’est le catalogue mictionnel. Cela consiste à relever pendant plusieurs jours d’affilée l’heure des mictions, leur volume ainsi que leurs caractéristiques (normales, douloureuses, à faible jet, impérieuses) ainsi que les éventuelles fuites.

Si cela est nécessaire, l’urologue peut prescrire des examens complémentaires, comme le bilan urodynamique : cet examen aide à la compréhension des mécanismes de l’incontinence urinaire et permet de poser les bonnes indications d’un éventuel traitement chirurgical. Il permet d’évaluer : le débit des urines (la débitmétrie) ; le résidu post-mictionnel (doit être inférieur à 10-15 % du volume des urines) ; la capacité de la vessie; la perception du besoin ; l’activité du sphincter et sa résistance aux pressions ; la contraction de la vessie à la miction ; les pressions tout au long de l’urètre.

Traitement et  prise en charge de l’incontinence

La prise en charge de l’incontinence urinaire est globale et progressive. Outre les conseils hygiéno-diététiques (par exemple éviter les boissons et aliments irritants, comme le café, l’alcool, les mets acides ou piquants), l’urologue pourra d’abord proposer, en fonction du diagnostic :

– La Kinésithérapie : la rééducation périnéale permet de renforcer le périnée et peut être prescrite en cas d’incontinence urinaire d’effort ou d’incontinence mixte. Agissant sur le tonus des muscles pelviens, la rééducation périnéale a une influence très positive sur la sexualité : en plus d’augmenter le plaisir (par un effet mécanique), elle permet aussi d’avoir une meilleure connaissance et une meilleure conscience de son corps, un atout pour une sexualité épanouie.

– Une thérapie comportementale : elle consiste à reprogrammer le rythme mictionnel en espaçant progressivement les mictions afin d’apprendre au patient souffrant d’impériosité à résister aux urgences.

Une psychothérapie : la psychothérapie peut être conseillée, en complément d’autres approches, lorsque l’incontinence manifeste des difficultés d’ordre psycho-affectif.

Une prise en charge sexologique : lorsque l’incontinence retentit sur la sexualité et la relation du patient ou de la patiente avec son ou sa partenaire, une prise en charge sexologique pourra être conseillée, en complément des traitements urologiques.

Un traitement médicamenteux : les médicaments anticholinergiques prescrits dans l’hyperactivité vésicale agissent pour limiter les contractions anarchiques de la vessie.

Un traitement chirurgical mini-invasif avec une pose de bandelettes de soutien en cas d’hypermobilité urétrale ;

-on peut faire  des injections péri-urétrales ou ballonnets gonflables en cas d’insuffisance sphinctérienne.

Un traitement chirurgical plus lourd :

– Le sphincter artificiel urinaire : le sphincter artificiel est la technique de référence pour traiter une incontinence d’effort par insuffisance sphinctérienne.

– La neuromodulation des racines sacrées : elle permet de remédier aux symptômes d’une hyperactivité vésicale, associée ou non à une incontinence, qui résiste aux traitements.

-Une prise en charge adaptée à l’incontinence au moment des rapports sexuels : une prise en charge adaptée permet de réduire ou de guérir l’incontinence coïtale. Ainsi, après un traitement adapté, 80 % des femmes avec une incontinence d’effort voient leur incontinence coïtale disparaître .

Lorsque coexistent incontinence et troubles de la sexualité, il est important d’établir un dialogue avec le patient, afin de mieux comprendre les liens entre les deux troubles, de mieux les expliquer.

En conclusion, longtemps ignorée, l’évaluation du retentissement de l’incontinence sur la sexualité est aujourd’hui étudiée et démontrée, comme sont démontrés les bénéfices du traitement de l’incontinence sur la qualité de vie des patients, notamment en termes de sexualité.

Le succès de la prise en charge repose sur le dialogue médecin-patient et la complémentarité des approches pour définir un parcours sur mesure en fonction des besoins de chacun (kinésithérapie, traitement urologique, soutien sexologique).

Dr Samira Rekik

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