Tunisie, Virus Zika: risque nul mais un plan de riposte national
Après l’Ebola, voici un nouveau virus Zika, qui fait le buzz dans le monde entier. La menace d’épidémie est prise au sérieux par l’OMS (organisation mondiale de la santé) qui a déclaré que l’infection est une « urgence de santé publique de portée internationale ». Cette ascension fulgurante de la forme avec complications de la maladie, laisse pantois beaucoup de spécialistes. En fait le Zika, qui a été découvert depuis plusieurs décennies a toujours entrainé une symptomatologie bénigne. Principe de précaution oblige, on doit tous se soumettre aux recommandations de la plus haute autorité mondiale en matière de santé, l’OMS. La Tunisie, en bonne élève, a préparé et médiatisé son plan de riposte, au cas où.
Zika tire son nom du lieu où il a été isolé pour la première fois en 1947 chez un singe macaque rhésusde la forêt Zika en Ouganda. Quelques années plus tard sa transmission par des arthropodes d’un homme malade à un homme sain était démontrée. L’infection est généralement bénigne et spontanément résolutive. Ce dont on parle aujourd’hui, c’est des complications, particulièrement neurologiques, de l’infection. Ce lien probable entre le virus et le risque de « microcéphalie » (petit cerveau) inquiète. l’OMS rappelle toutefois, que ce lien n’est pas encore « prouvé scientifiquement », il est fortement suspecté. « Les microcéphalies peuvent relever de plusieurs causes, notamment toxiques, génétiques ou infectieuses. Mais au Brésil, la corrélation de l’excès de cas avec l’épidémie d’infection à Zika, dans le temps et dans l’espace, est très suggestive d’un lien de cause à effet »
En Tunisie, selon les documents publiés par l’Observatoire National des Maladies Nouvelles et Emergentes, ce Virus n’a jamais été identifié dans le pays. Mais, bien que le risque de circulation du virus Zika reste quasi nul vu l’absence du vecteur compétent sur l’ensemble du territoire, L’observatoire a souligné qu’il a renforcé la surveillance sanitaire et mis en place un plan de riposte tel que recommandé par l’OMS
Le plan de Riposte et de Prévention du risque d’introduction du virus Zika en Tunisie
Les mesures sanitaires mise en place pour faire face à tout risque d’introduction du virus Zika en Tunisie repose sur le renforcement de’ la surveillance sanitaire pour repérer tout cas suspect,et l’application des recommandations standards de l’OMS, soit : la désinsectisation des aéroports, et le développer les capacités de diagnostic des laboratoires en dotant le pays d’un laboratoire spécialisé dans le diagnostic de l’infection par le virus Zika.
Les professionnels de santé et le grand public en particulier les femmes enceintes sont informés deb toutes ces mesures avec rappel des mesures de protection individuelle et collective.
Une stratégie de communication a été déployée, elle consiste en la diffusion de communiqués de presse, d’élaboration d’un dépliant sur l’infection par le virus Zika avec une mise à jour régulière sur les risques potentiels et les mesures appropriées pour réduire la possibilité d’exposition aux piqûres de moustiques, de distribution des affiches et dépliants sur la lutte anti-vectorielle au niveau des services de contrôle sanitaire aux frontières.
Recommandations de l’ONME
L’Observatoire national des Maladies Nouvelles et Emergentes, ONMNE a publié des recommandations générales, des recommandations spécifiques aux femmes enceintes et des mesures de prévention, qui sont en fait les mêmes que celles de l’OMS
La prévention individuelle repose sur les moyens de protection contre les piqûres de moustiques en utilisant différents moyens physiques et chimiques :
-Porter dans la journée et en particulier en début et fin de journée, périodes d’intense activité du moustique vecteur, des vêtements de préférence de couleur claire, amples et longs couvrant également les bras et les jambes jusqu’aux chevilles, imprégnés avec un produit insecticide spécial pour tissu, dans les zones de prolifération intense des moustiques ou en cas de contre indication aux répulsifs (nouveau-nés, nourrisson jusqu’à trois mois),
– Utiliser des moustiquaires, des diffuseurs électriques à l’intérieur des maisons et des « bandeaux collants » imprégnés d’insecticide fixés au plafond des pièces de l’habitat. Utiliser les insecticides et moustiquaires autour des ouvertures des portes et des fenêtres.
Pour les femmes enceintes désirant se rendre dans une zone touchée par une épidémie de Zika Il est recommandé de reporter leur voyage. En cas de nécessité, il est conseillé de consulter le médecin traitant qui jugera des risques encourus et des moyens de prévention individuelle.
Pour les jeunes nourrissons, les moyens de protection contre les piqûres de moustiques sont limités (impossibilité d’utiliser des répulsifs corporels avant l’âge de 2 mois, seule la moustiquaire imprégnée de répulsif et le port de vêtements amples couvrant les membres peuvent les protéger). Les berceaux et les poussettes doivent aussi être protégés par des moustiquaires imprégnées. Il appartient donc aux familles, en lien avec le médecin traitant, de déterminer l’intérêt d’un séjour touristique avec un jeune nourrisson.
Transmission du virus Zika à l’être humain
La transmission s’effectue par la piqure d’un moustique infecté du genre Aedes qui peut transmettre le virus d’une personne malade à d’autres personnes saines. le virus Zika ne se transmet ni par contact direct ni par voie aérienne. Les personnes atteintes du Zika ne sont pas contagieuses.
Symptomatologie clinique : Le tableau clinique est celui d’un exanthème maculo-papuleux, parfois prurigineux avec ou sans fièvre. Ce tableau peut s’accompagner d’asthénie, myalgies, céphalées, arthralgies, conjonctivite et douleurs rétro-orbitaires. L’évolution est généralement favorable et les symptômes disparaissent spontanément en 2 à 7 jours.
La maladie est le plus souvent asymptomatique (70 à 80 % des cas), mais la personne reste contaminante pour le moustique.
Des travaux de recherche sont actuellement conduits dans ces pays pour mieux décrire et comprendre ces complications.
Traitement
Il n’existe pas à ce jour de traitement spécifique contre le virus Zika. Le traitement est avant tout symptomatique et repose notamment sur la prise d’antalgiques (comme le paracétamol), et le repos.
Actuellement, aucun vaccin n’existe contre l’infection Zika.
Samira Rekik