Maroc: «Même le triple des chiffres actuels de contamination peut être gérable par le système de santé»
Le système de santé marocain tient toujours le coup face à la pandémie du coronavirus. Selon le professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca Chafik Kettani, spécialisé en réanimation et médecine d’urgence, l’infrastructure sanitaire n’est pas saturée. Invité de l’émission l’Info en Face sur «Le Matin TV», M. Kettani a insisté sur le respect des mesures de confinement et d’hygiène ainsi que le port du masque comme mesures à même de limiter la propagation de la pandémie.
Un peu d’optimisme pour commencer la semaine. Le professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, Chafik Kettani, croit en la capacité du système de santé marocain à gérer plus que la quadruple des cas actuels de contamination au Covid-19. Invité de l’émission l’Info en Face, animée par Rachid Hallaouy sur «Le Matin TV», le spécialiste en réanimation et médecine d’urgence a fait savoir que l’accroissement du nombre de cas en cette période était tout à fait normal. «On espère rester dans cette dimension de 100 cas par jour. Arriver même à 300 cas quotidiens ou plus est possible, mais reste gérable» a-t-il estimé.
Portant un masque de protection pendant toute l’émission, le professeur de médecine a insisté sur l’importance de ces moyens de protection en ces temps de pandémie. Il s’agit selon lui d’une mesure supplémentaire importante, au vu du développement de la maladie. Revenant sur la polémique accompagnant l’obligation du port de ces masques après plusieurs jours du déclenchement de la pandémie, il a assuré qu’il s’agit là d’une mesure complémentaire, avec tout ce qui a déjà été annoncé comme le confinement.
Mettant en avant le rôle de protection de ces masques, le docteur Kettani a fait savoir que le masque, même traditionnel, peut réduire la projection des sécrétions et protéger l’entourage de son porteur. L’objectif quand on met un masque en chirurgie est de protéger le patient, a-t-il affirmé, en rappelant que «le masque chirurgical a la même utilité et efficacité que les masque dans le commerce aujourd’hui».
Revenant sur la situation épidémique, il a assuré avoir confiance en les chiffres annoncés par le ministère de la Santé, précisant que dans tous les cas, les personnes en situation grave finissent par arriver aux hôpitaux. «On ne peut pas maquiller la réalité des chiffres», a-t-il souligné en affirmant qu’il est toujours possible que des personnes malades bénins ne soient pas détectés. «Les chiffres de malades graves sont identiques partout dans le monde et ils varient de 1 à 10%», toujours selon les affirmations de M. Kettani.
Pour le moment, le plus important est d’éviter un afflux massif vers les hôpitaux, comme ce fut le cas dans plusieurs pays à travers le monde, ajoute Dr Kettani. Aujourd’hui, il y a de la demande, mais les structures sanitaires peuvent absorber le flux avec tous les efforts qui ont été fournis. En effet, selon lui, on n’est pas sous pression pour le moment et la capacité de réanimation peut s’étendre à plus de 3.000 lits. Casablanca peut à elle seule aller jusqu’à 500 lits, a-t-il estimé en rappelant qu’au niveau du CHU de Casablanca, la capacité de réanimation a été quadruplée en moins
de 4 semaines.
Source:https://lematin.ma/