Vaccin contre la grippe 2015-2016 : cette année ou jamais !
Tous les ans, à l’approche de l’hiver c’est la même rengaine : vaccin ou pas vaccin, contre la grippe saisonnière ? Il est vrai que ces derniers temps, ce vaccin a eu mauvaise presse du fait qu’en 2009 on aurait un peu surestimé la pandémie causée par le virus H1N1 et que l’année dernière le vaccin « concocté » par les experts de l’OMS pour la saison 2014-2015 s’est avéré inefficace dans 70% des cas. L’un des virus ayant soudainement muté et ça, on ne peut pas lui en vouloir c’est dans ses gènes. Cette nouvelle souche, bien virulente, est toujours en circulation et elle risque de faire de gros dégâts cette année, si les conditions météo lui sont favorables et si on boude le vaccin. IL faut donc se vacciner et le plus tôt serait le mieux, le Pr Slim Amine, chef de service de microbiologique à l’EPS Charles Nicolle nous explique pourquoi.
Cette année la grippe risque d’être forte nous dit-il, car sur les 3 souches de virus en circulation, deux sont nouvelles et l’une d’elle est très virulente. Cette dernière qui provient de la mutation d’une ancienne souche, n’est pas arrivée en Tunisie l’année dernière, car l’hiver n’a pas été rude. Cette année, elle va arriver, on en est sûr. Les deux nouvelles souches de virus qui causent la grippe saisonnière nous viennent de la Suisse, et c’est très proche de nous, et de la Thaïlande. La 3e souche étant celle de 2009 toujours en circulation, c’est celle qui a causé la pandémie de grippe H1N1. Les virus grippaux ont la propriété de muter facilement, particulièrement ceux de type A, et dans une moindre mesure ceux de type B. Tous les ans, de nouveaux virus apparaissent et il faut souvent adapter les vaccins grippaux à ces modifications pour qu’ils soient aussi efficaces que possible.
Près de 200 000 cas de grippe chaque année en Tunisie
Chaque année, la composition du vaccin change. Celui de la saison 2015-2016 serait très efficace car les experts ont observé les premiers virus en circulation dès le mois de septembre et ont réalisé que ces derniers étaient bien présents dans l’injection. C’est l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui est chargée de la surveillance de la composition des vaccins.
Pour être à l’abri d’une éventuelle épidémie de grippe, la Pharmacie Centrale de Tunisie à importé plus de 300 000 doses de vaccins, qui seront distribuées dans les officines au prix presque coûtant de 12D et quelques millimes. Les cas de grippe recensés chaque année en Tunisie se chiffrent entre 100 et 200 000.
Il est recommandé de se faire vacciner dès le début de l’automne, à partir de mi octobre, et on peut aller jusqu’au mois de janvier en Tunisie, si l’hiver démarre tard. Il faut compter 15 jours après l’injection pour que les défenses immunitaires soient activées et que le vaccin commence à faire son effet. Le vaccin contre la grippe est fabriqué à partir de virus inactivés. Il ne contient pas de virus vivant, il n’y a donc aucun risque de transmission de la grippe par le vaccin.
Une dose ou deux ?
On recommande une dose de vaccin par personne à prendre à la mi octobre, sauf pour les personnes qui se vaccinent pour la première fois. Dans ce cas il faut deux doses avec un intervalle de 3 à 4 semaines. Il en est de même pour les personnes âgées qui sont très fragiles. Cette année, nous dit le Pr Slim Amine, les recommandations de l’OMS insistent particulièrement sur la vaccination des femmes enceintes, elle en fait sa priorité, car ce sont des sujets très exposés.
En ce qui concerne les enfants, même si l’OMS préconise de les vacciner dès l’âge de 6 mois, je conseillerais la tranche d’âge de 2 à 5 ans, l’âge de la crèche et du jardin d’enfant. Avant cet âge, ils sont à la maison, je préfère qu’ils bénéficient du programme national de vaccination, c’est déjà beaucoup de vaccins, mais de toute façon l’avis du pédiatre de l’enfant est à prendre en considération. L’OMS publie la liste des personnes qui ont vraiment intérêt à se faire vacciner contre la grippe. Il s’agit des personnes de plus de 65 ans, celles souffrant de maladies chroniques, les patients ayant une diminution de l’immunité, les femmes enceintes, les enfants de 6 mois à 2 ans, les professionnels de santé, et les personnes travaillant sur des bateaux de croisière ou des avions.
Comment reconnaitre la grippe ?
Il faut d’abord savoir qu’il existe trois types de grippe saisonnière : A, B et C. Parmi les nombreux sous-types des virus grippaux A, les sous-types A(H1N1) et A(H3N2) circulent actuellement chez l’homme. Des virus grippaux circulent dans toutes les régions du monde. Les cas de grippe de type C surviennent beaucoup moins fréquemment que ceux des types A et B. C’est pourquoi seuls les virus grippaux A et B figurent dans la composition des vaccins contre la grippe saisonnière.
Il ne faut pas confondre grippe et rhume. L’OMS définit la grippe saisonnière par l’apparition brutale d’une forte fièvre, de toux (généralement sèche), de céphalées, de douleurs musculaires et articulaires, de malaise général, de maux de gorge et d’écoulement nasal. En général on en guérit au bout de quelques jours sans traitement spécifique. La grippe peut entraîner une maladie grave ou un décès chez les personnes à haut risque, ou si le virus est virulent, d’où l’intérêt de la vaccination.
Pour le traitement, la vaccination est la meilleure prévention, sinon il faut toujours respecter les règles d’hygiène, particulièrement le lavage des mains,. Si nécessaire on peut toujours prendre un traitement de confort à base de paracétamol ou d’aspirine, de la vitamine C etc.
Samira Rekik