La cigarette électronique : que faut il en penser ?


La cigarette électronique, créée en Chine en 2004, a été vantée comme étant une alternative à la cigarette classique et pouvant par conséquent aider au sevrage tabagique. Or, certains tabacologues pensent plutôt qu’elle contribuerait à l’initiation au tabac des jeunes adolescents qui se tourneraient par la suite vers la cigarette classique, car en dehors de l’addiction à la nicotine il y a aussi cette accoutumance physique au geste main-bouche, ce qui représente un frein supplémentaire en cas de sevrage tabagique.

La cigarette électronique ou e-cigarette est un dispositif qui consiste à produire de la vapeur, soit par une résistance chauffante, soit par utilisation d’ultra-sons (plus rarement). Elle contient généralement du  propylène glycol ou de glycérol, qui sont des additifs alimentaires utilisés pour donner plus de goût dans l’industrie agroalimentaire ou encore comme anti-moisissure. La cigarette électronique contient aussi de la nicotine, mais en quantité très faible.

Une cigarette moins nocive ?

Vue ainsi, elle parait moins dangereuse que la cigarette classique qui contiendrait une centaine de produits très toxiques, dont le goudron. D’ailleurs en Grande-Bretagne une association de lutte contre le tabagisme Action on Smoking and Health a fait l’éloge de la e-cigarette, estimant que «les maladies associées au tabagisme sont causées par la fumée inhalée et les centaines de produits chimiques qu’elle contient et comparativement, la nicotine est relativement inoffensive». Selon cette association, la cigarette électronique serait moins nocive que la cigarette classique et en tout cas, il n’est plus question de tabagisme passif avec ce type de cigarettes.

Quant à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) elle met en garde les utilisateurs et les gouvernements : «la cigarette électronique contient des additifs chimiques qui peuvent être très toxiques». Mais la réticence de l’OMS vient du fait que plusieurs fabricants de cigarettes électroniques ont mis le logo de l’OMS sur les boites des cigarettes. Ce qui a engendré la colère de l’organisation qui leur a demandé de les retirer immédiatement.

En France, la sonnette d’alarme a été tirée par la ministre de la Santé jugeant que «même lorsqu’ils sont limités à 2 %, les e-liquides peuvent contenir des quantités de nicotine susceptibles d’entraîner une exposition cutanée ou orale accidentelle, avec des effets indésirables graves, notamment chez les enfants». Toujours selon les responsables français, il existe un risque «que ce produit ne devienne une “porte d’entrée” vers le tabac et la dépendance à la nicotine chez les plus jeunes.»

Pour l’instant, aucune étude statistique n’a été réalisée pour savoir au moins s’il existe un engouement pour la e-cigarette. Les quelques enquêtes réalisées dans quelques lycées français ont jusqu’à présent montré que ce produit «n’a conquis que 5 % des non-fumeurs» surtout des adolescentes. La cigarette électronique serait plus populaire chez les fumeurs, avec une envie certaine d’en finir avec la cigarette classique.

La grande question qui se pose et à laquelle doivent répondre les spécialistes est de savoir si ce produit peut être considéré comme un produit de sevrage. En attendant, plusieurs pays en ont tout simplement interdit la vente : Argentine, Brésil, Israël, Singapour.

En matière de prévention de santé et face à ce genre de situation, la Tunisie suit toujours les recommandations de l’OMS, qui pour l’instant ne sont pas très claires.

Dr Samira Rekik

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