Femmes : le plaisir es-il avant tout dans la tête?
Toutes les femmes possèdent dès leur naissance une potentialité innée à s’épanouir sexuellement, et qui se développe petit à petit depuis l’enfance lors de l’apprentissage de la sensualité.
Mais voilà, il arrive parfois que ça ne fonctionne pas, et ce qui devait être une source de plaisir se transforme en source de déception, et la question se pose tout naturellement : est- ce la frigidité ? Ce mot vient à l’esprit spontanément dans toute situation de troubles sexuels féminins, alors que jusqu’à ce jour, les plus grands sexologues n’arrivent toujours pas à s’entendre sur sa définition. Pour les uns il s’agit de l’absence du désir sexuel, pour les autres l’absence du plaisir et pour d’autres encore c’est l’absence de l’orgasme. Mais tout le monde s’entend pour différencier deux situations différentes, la frigidité primaire et la frigidité secondaire.
Le plaisir, avant tout dans la tête
Pour la majorité des sexologues, le plaisir se passe avant tout dans la tête, qu’il fasse suite à une excitation clitoridienne ou vaginale. Ces deux zones étant riches en terminaisons nerveuses, sont considérées comme les plus génitrices d’orgasme. Le plaisir d’origine purement vaginal est très rare, il est le plus souvent couplé au plaisir clitoridien. La recherche systématique de l’orgasme vaginal a parfois des conséquences néfastes sur la sexualité des femmes. En s’acharnant a trouver des sensations à l’encontre de leur sensibilité personnelle, les femmes finissent par culpabiliser et éprouver des blocages à l’origine de véritable frigidité.
Certaines femmes n’ont jamais atteint la plénitude sexuelle malgré une longue expérience dans la pratique sexuelle. On dit que leur frigidité est primaire. On explique ces troubles par une éducation socioculturelle qui considère la sexualité comme quelque chose de tabou, de négative et de péjorative. On peut retrouver des phobies sensorielles, une inhibition par des interdits acquis par l’éducation ou(et) la religion, une masturbation méconnue, ou tabou, ou ne procurant aucun plaisir, une pauvreté des fantasmes. Le corps et l’intimité étant volontairement rejetés, on fini par contrôler ses émotions, ses sentiments et même ses instincts les plus naturels, dans un but de protection.
Les femmes sont plus sentimentales
Dans d’autres circonstances, les émotions sont présentes au début mais si le physique ne vient pas coller aux émotions dès que le sentiment amoureux diminue, la sexualité perd de son sens. Le côté sentimental de la relation amoureuse est souvent prépondérant chez la femme contrairement à l’homme. Il s’en suit un désinvestissement de la relation sexuelle parce qu’il y a eu une déception autre que sexuelle. C’est la frigidité secondaire. Elle peut être due à une fatigue, au stress, à un terrain plus ou moins dépressif avec conduite d’échec ou absence de motivation. Elle peut faire suite à un évènement gynéco obstétrique : contraception, viol, avortement, grossesse, stérilité, chirurgie, ménopause.
Il y a un autre type de frigidité qui est bien reconnu aujourd’hui par les spécialistes, c’est celui de la frigidité dite conjugale. Les conflits conjugaux, les partenaires maladroits, trop pressés, sont à pointer du doigt dans les origines de ce trouble sexuel.
Comment traiter ?
Un examen médical est toujours nécessaire à la recherche d’anomalie locale (infection, vagin double, rétrécissement de l’orifice vulvaire etc..)
Le traitement sera fonction de la cause.
Il est tout d’abord important d’exclure une cause organique telle que le diabète, les affections endocriniennes, cardio-vasculaires, infectieuses, toxiques (alcool, toxicomanie) ou médicamenteuses (psychotropes, anti-hypertenseurs, etc.). Par ailleurs, les troubles du fonctionnement sexuel peuvent entrer dans le cadre d’une pathologie psychiatrique (psychose, névrose, état dépressif) qui devra alors être traitée. Enfin, si les symptômes sexuels paraissent les seuls en cause, on peut rechercher, surtout en cas de frigidité secondaire, une diminution des oestrogènes, ou un excès de progestérone ou de prolactine.
Docteur Samira Rekik