Facteurs pronostiques du Covid-19, les leçons de Wuhan

La pandémie de Covid-19 est à l’origine d’une croissance exponentielle du nombre de publications qui lui sont consacrées, ce qui ne saurait surprendre face à la tournure des évènements. Parmi celles-ci, il en est une qui retient l’attention même si elle est le fruit d’une étude rétrospective. Pour plusieurs raisons : en premier lieu, elle relate l’évolution clinique de 191 patients tous hospitalisés à Wuhan, l’épicentre de l’épidémie chinoise par laquelle tout a commencé en décembre 2019. Par ailleurs, il y est question de mortalité et de facteurs pronostiques, ce qui ne saurait laisser indifférent à l’heure où l’Italie se débat avec courage dans une situation épidémique préoccupante…qui fait trembler les autres pays. Enfin, même s’il faut intégrer les résultats dans le contexte en tenant compte du lieu géographique et des caractéristiques initiales de l’épidémie, il n’en reste pas moins qu’ils demeurent d’actualité et seront utiles aux cliniciens.
L’étude de cohorte en question qui est transversale et multicentrique a inclus tous les patients adultes (≥18 ans) admis dans les hôpitaux de Jinyintan (n=135) et Wuhan (n=56) avec le diagnostic de Covid-19 confirmé par les tests biologiques (détection obligatoire de l’ARN viral par PCR), sortis de ces hôpitaux ou décédés avant le 31 janvier 2020. Les survivants et les patients décédés ont été comparés dans le but de déterminer les facteurs pronostiques en s’aidant d’analyses univariées et multivariées. Au total, 137 patients ont survécu et ont quitté les services hospitaliers, les 54 autres sont morts pendant l’hospitalisation.

Trois variables pronostiques mais surtout l’âge élevé

Une comorbidité a été identifiée chez 91 patients (48 %) : en tête, hypertension artérielle (30 %) devant diabète (19 %) et maladie coronarienne (15 %).
Une analyse multivariée a révélé que le risque de décès était majoré par les facteurs suivants :
(1) âge avec un odds ratio (OR) de 1,10 (IC95% 1,03–1,17 par année d’âge; p = 0,0043) ;
(2) score d’atteinte multiviscérale dit SOFA (Sequential Organ Failure Assessment)  (OR = 5,65, IC95 % 2,61–12,23 ; p<0,0001) ;
(3) taux plasmatiques de d-Dimères > 1 μg/l lors de l’admission (OR = 18,42 ; IC 95% 2,64–128,55 ; p = 0,0033).
La durée médiane de l’excrétion virale chez les survivants a été estimée à 20 jours, l’écart interquartile étant de 17,0-24,0 et la valeur maximale de 37 jours. Chez les patients décédés, le SARS-Cov2 a pu être détecté jusqu’au décès.
L’efficacité des traitements utilisés, quels qu’ils soient n’a pu être évaluée compte tenu de l’approche rétrospective, mais leur lourdeur a été associée à une surmortalité, à l’instar de la corticothérapie : c’est la sévérité de l’état clinique qui est derrière ces associations dénuées de toute signification autre que statistique…
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