Obésité: Comment peut-on perdre du poids ?
Pourquoi faut-il perdre du poids? Tout simplement parce que l’obésité est une maladie chronique et l’excès de poids augmente la survenue d’autres maladies. La mortalité totale augmente avec l’indice de masse corporelle (IMC est calculé en divisant le poids par le carré de la taille, exprimé en kg/m2) essentiellement à partir d’un IMC ≥ 28 kg/m2, sauf pour les patients âgés.
La perte de poids chez des personnes avec obésité réduit les maladies associées. Ainsi, une perte de poids de 5 % à 10 % diminue le risque d’apparition du diabète de type 2.
Pourquoi est-on devenu obèse?
Plusieurs facteurs interviennent dans la prise de poids excessive qui mène vers l’obésité maladie:
- Apports énergétiques excessifs (alimentation trop riche, trop dense en calories, boissons sucrées, grande taille des portions).
- Sédentarité.
- Arrêt ou réduction de l’activité physique et sportive.
- Arrêt du tabac non accompagné de mesures adaptées.
- Consommation d’alcool.
- Prise de certains médicaments (parmi lesquels des neuroleptiques, des antidépresseurs, des antiépileptiques, l’insuline, les sulfamides hypoglycémiants, les corticoïdes).
- Facteurs génétiques et antécédents familiaux d’obésité.
- Antécédents d’obésité dans l’enfance.
- Grossesse.
- Ménopause.
- Troubles du comportement alimentaire (impulsivité alimentaire, compulsions alimentaires, hyperphagie boulimique).
- Troubles anxio-dépressifs et périodes de vulnérabilité psychologique ou sociale.
- Facteurs professionnels (parmi lesquels stress au travail, travail posté).
- Diminution du temps de sommeil.
A partir de quel poids est-on obèse?
Le diagnostic de surpoids et d’obésité repose sur le calcul de l’IMC
• Pour les patients en surpoids, l’objectif est avant tout de ne pas prendre de poids
• En cas de tour de taille élevé (≥ 80 cm chez la femme, ≥ 94 cm chez l’homme), l’objectif est de stabiliser le poids et de réduire le tour de taille.
• En cas de maladie associée, l’objectif est la perte de poids et/ou la réduction du tour de taille.
• Pour les patients ayant une obésité, il est recommandé d’avoir pour objectif une perte pondérale de 5 % à 15 % par rapport au poids initial et de prendre en charge les maladies associées.
• Stabiliser le poids est déjà un objectif intéressant pour les personnes ayant une obésité qui sont en situation d’échec thérapeutique.
Ce qu’on vous conseille:
- Un patient en excès de poids nécessite une éducation diététique, des conseils d’activité physique, une approche psychologique et un suivi médical que le médecin généraliste peut assurer dans bon nombre de cas.
- Si les objectifs thérapeutiques ne sont pas atteints malgré la prise en charge, au bout de 6 mois à un an le médecin peut faire appel à d’autres professionnels en accord avec le patient, et tout en continuant à le suivre (diététicien ou médecin spécialisé en nutrition, psychologue et/ou psychiatre, professionnels en activités physiques adaptées).
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- Il est nécessaire d’informer le patient en surpoids des bénéfices pour sa santé à ne pas prendre de poids.
- En cas de désir de perdre du poids, alerter la personne en surpoids sur les risques des régimes trop restrictifs et déséquilibrés.
- Établir avec le patient ayant une obésité des objectifs de réduction pondérale réalistes (avec en moyenne une perte de poids de 1 à 2 kg/mois), en définissant des moyens adaptés dans le cadre d’un contrat thérapeutique.
Comment modifier ses habitudes alimentaires?
- Lorsqu’un amaigrissement est envisagé (surpoids avec maladie ou obésité), le conseil nutritionnel vise à diminuer la ration énergétique en orientant le patient vers une alimentation de densité énergétique moindre et/ou un contrôle de la taille des portions.
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- Le médecin doit chercher à corriger un excès d’apports énergétiques et aider le patient à trouver un équilibre alimentaire à travers des modifications durables de ses habitudes alimentaires.
- Dans le cadre de l’éducation thérapeutique, le médecin peut proposer des mesures simples et personnalisées adaptées au contexte et permettant au patient de retrouver une alimentation équilibrée et diversifiée
Une activité physique oui, mais combien?
- Les patients doivent être encouragés à effectuer au moins 2 h 30 par semaine d’activité physique d’intensité modérée.
- Pour en retirer un bénéfice supplémentaire pour la santé les adultes devraient augmenter la durée de leur activité physique d’intensité modérée de façon à atteindre 5 h par semaine (ou pratiquer 2 h 30 par semaine d’activité physique d’intensité soutenue, ou une combinaison équivalente d’activité d’intensité modérée et soutenue)
- L’activité physique quotidienne doit être présentée comme indispensable au même titre que le sommeil ou l’hygiène corporelle.
- Le type d’activité physique doit être expliqué et négocié avec le patient en fonction de ses possibilités et de sa motivation.
Prise en charge psychologique
- Toutes les approches favorisant la relation médecin-patient ou l’aptitude au changement peuvent être prises en compte ; mais les techniques cognitivo-comportementales ont fait la preuve de leur efficacité.
- Les autres techniques ne sont pas encore évaluées.
Les médicaments?
- Au regard des effets indésirables, notamment digestifs, et des interactions médicamenteuses (entre autres avec les anticoagulants et les contraceptifs oraux), la prescription de médicaments n’est pas recommandée.
- La prescription de traitements médicamenteux visant à entraîner une perte de poids et n’ayant pas d’autorisation de mise sur le marché, dans le surpoids ou l’obésité est proscrite.
Quel suivi?
- La fréquence des consultations doit être adaptée afin de parvenir à la perte pondérale visée et de la maintenir.
- La prise en charge par le médecin de premier recours doit être poursuivie au long cours.
- Les modifications de comportement obtenues pour l’activité physique, et l’alimentation doivent être maintenues sur le long terme.
Africaine-santé.