Nos enfants manquent-ils de fer?

Dans la majorité des pays  africains, y compris l’Afrique du Nord deux enfants sur trois sont anémiques par manque de fer.  L’anémie constitue un grand problème de santé publique, car  qui dit  anémie dit mauvaise santé. En effet l’anémie perturbe le développement cognitif de l’enfant, ses capacités d’apprentissage, ses capacités physiques et ses défenses immunitaires.

L’anémie correspond à un état dans lequel le nombre de globules rouges, ou leur capacité à transporter l’oxygène (c’est ça le taux d’hémoglobine)  est insuffisant. L’anémie se mesure par le taux d’hémoglobine inférieur à 11g par litre de sang. L’Hb peut être considérée comme la forme circulante du fer.

Quelles sont les causes de l’anémie :

Si nos enfants ne mangent pas assez d’aliments riches en fer, ils deviendront anémiques. Les aliments riches en fer : la viande (abats inclus), le poisson, les volailles et œufs, c’est-à-dire des aliments dans lesquels le fer présente la meilleure biodisponibilité, donc une meilleure diffusion dans le sang. D’autres aliments contiennent aussi du fer, il s’agit des légumes et légumineuses, mais il a une moins bonne disponibilité.

Si le déficit d’apport en fer reste la cause la plus fréquente d’anémie, d’autres facteurs peuvent également être impliqués, et notamment le statut inflammatoire. (les maladies infectieuses peuvent causer des anémies)

 

Du fer  pour éviter l’anémie mais combien, comment ?

Chez le jeune enfant, le niveau des réserves de fer est lié au statut en fer à la naissance, puis aux apports alimentaires, via le lait maternel ou les laits dits maternisés enrichis en fer, puis par les aliments consommés pendant la période de diversification.

A la naissance

Certains enfants naissent avec des réserves en fer  faibles, si les mamans n’ont pas eu de supplémentation en fer pendant la grossesse.

Au moment de l’accouchement

Les pratiques au moment de l’accouchement sont importantes : si on retarde le clamp du cordon ombilical 2 à 3 min après la naissance, on permet une redistribution du sang entre le placenta et la circulation du nouveau-né et cette courte « transfusion placentaire » peut fournir environ 75 mg de fer, ce qui suffit à couvrir les besoins de l’enfant pendant 3 mois.

Apports alimentaires en fer dans les premières années de la vie

Le lait maternel est pauvre  en fer avec une concentration moyenne de l’ordre de 0,35 mg/L, ce qui correspond à un apport quotidien chez l’enfant variant de 0,03 à 0,15 mg de fer par jour,  pour des besoins estimés à 0,55 mg/j de 6 mois à un an.

Selon certaines études, donner du fer à la maman pendant la période d’allaitement ne donne pas de résultats satisfaisant quant  au  statut en fer du nourrisson.

De 6 à 2 ans

La période la plus critique semble se situer entre 6 mois et 2 ans, c’est-à-dire lorsque les réserves prénatales s’épuisent et que commence la diversification alimentaire qui ne comporte pas toujours suffisamment d’aliments riches en fer.

 

D es aliments riches en fer oui, mais avec une bonne  biodisponibilité

La biodisponibilité du fer conditionne la quantité de fer qui est effectivement absorbée ; elle dépend :  de la forme chimique du fer et de la composition du régime et du repas.

La biodisponibilité est la meilleure pour le fer héminique (viandes et poissons [5–35 %]), dont l’absorption n’est pas ou peu influencée par le pH, les sécrétions gastriques et les autres constituants des repas, mais elle est facilitée par les protéines animales et inhibée par le calcium, donc pas de lait en même temps que les viandes

La biodisponibilité du fer non héminique, présent dans les aliments d’origine végétale mais aussi dans le fer d’enrichissement ou de supplémentation,( qu’on ajoute à des aliments ou sous forme de médicaments) est nettement plus faible (1 à 5 %) et fortement influencée par les composants du repas, qui peuvent l’augmenter (acide ascorbique, acides organiques des fruits et légumes)  ou la diminuer (phytates des céréales et des légumineuses, tannins du thé et café). Donc des légumes crus  et des fruits avec le fer d’origine végétal, mais pas de thé ni de café après un repas  sans viande.

 

Du fer en sirop ou en poudre si anémie seulement

On peut donner du fer sous forme de sirop aux enfants de  6 mois à 2 ans, à la dose de 2 mg/kg/jour si  l’anémie dépasse  40 %. Mais il faut garder à l’esprit que donner du fer à un enfant qui n’en n’a pas besoin peut être dangereux.

En ce qui concerne les enfants un peu plus âgés (2 à 5 ans) l’OMS a recommandé une supplémentation hebdomadaire apportant 25 mg de fer sous forme de gouttes ou de sirop et alternant des périodes de 3 mois avec fer  et sans fer.  Enfin, la supplémentation en fer est recommandée pour les femmes enceintes, soit quotidienne (30 à 60 mg de fer élémentaire), soit hebdomadaire (120 mg), tout au long de la grossesse, afin de diminuer le risque d’accouchement prématuré, de petit poids de naissance et de réserves en fer insuffisantes du nouveau-né.

En Conclusion

Posez vous toujours la question de savoir si votre enfant est anémique ou pas s’il ne mange pas assez, s’il est toujours fatigué, souvent malade. Dans ce cas demandez à son médecin de doser son hémoglobine et ses réserves en fer. Donner à l’enfant des aliments riches en fer avec une bonne biodisponibilité  reste le meilleur traitement de l’anémie.

Samira Rekik

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