Vitamine D et calcium: Pourquoi faut-il supplémenter ?

« Il faut partir des données épidémiologiques montrées par le Pr Olivier Bruyère. On s’aperçoit que globalement près de la moitié de la population a un taux de vitamine D inférieur au seuil reconnu de 50 nmol/L, quelle que soit la latitude. C’est notamment le cas en Belgique avec 45% de la population générale qui présente des taux inadéquats et ce chiffre augmente dans des groupes bien définis comme les femmes ménopausées ostéoporotiques. A noter l’importance des définitions qui a un impact sur les stratégies et sur la prévalence. Le Dr Evelien Gielen (KUL) a montré que la définition de la sarcopénie dans une population donnée va modifier la prévalence des déficiences ou insuffisances ».

 

Quels bénéfices attendre d’une supplémentation ?

« Les bénéfices de la supplémentation en vitamine D + calcium sont multiples. Le premier est une réduction de 25% des chutes et de 10 à 30% des fractures avec des doses de 800 UI chez des patients âgés comme l’a montré le Pr Rizzoli (Genève).

Le NNT (number needed to treat) est de 13, soit un bel effet en terme de santé publique pour un coût très faible et une toxicité nulle. En terme de mortalité, l’étude suédoise MrOS a démontré qu’un taux bas de vitamine D est associé à une mortalité accrue chez la personne âgée et la supplémentation réduit la mortalité chez ces sujets. Un autre argument évoqué par le Dr Beaudart (ULG) est cet effet significatif sur la force musculaire des membres inférieurs (p= 0,007) au terme de cette méta-analyse de 30 essais cliniques (5615 patients, âge moyen: 61,6 ans, 72% de femmes), un résultat important en lien avec la stabilité de la personne âgée et le risque de chutes ».

 

Faut-il mesurer les taux de vitamine D et de calcium ?

« Dans tous les groupes à risque, patients fragiles, âgés, patientes ostéoporotiques ménopausées, la mesure de la vitamine D ne s’impose pas. Dans le reste de la population, la mesure est indiquée pour déterminer un taux de base et suivre l’effet d’une éventuelle supplémentation en particulier chez des adultes plus jeunes avec des facteurs de risque. Cette question des seuils, normal, déficient, insuffisant, fait débat mais à l’heure actuelle il faut s’en tenir aux consensus qui se basent sur des données physiologiques et des études épidémiologiques. Pour le calcium, il est utile d’évaluer la prise de calcium dans la nutrition avant de suppléer et d’adapter la supplémentation en fonction de la prise préalable ».

Quelle est la population cible ?

En premier lieu, toutes les personnes à risque (patients fragiles, âgés, patientes ostéoporotiques ménopausées …) aux doses recommandées (vitamine D: 800 UI, calcium: 1 gr) et sans inquiétude quant au risque cardiovasculaire longtemps évoqué pour le calcium. Le Pr Cyrus Cooper a bien montré en parcourant l’ensemble de la littérature qu’il n’y a pas d’augmentation de mortalité, d’athérosclérose coronarienne ou d’AVC aux doses recommandées.

 

La conclusion en 3 mots…. « Supplémenter est efficace, inoffensif et peu coûteux…. ».

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