Médicament et Aliment: comment éviter les risques?
Nombre de médicaments modifient l’appétit, l’absorption de la nourriture et le métabolisme tissulaire. Certains médicaments (dont la métoclopramide, utilisée contre les vomissements) augmentent la motilité du tube digestif, diminuant l’absorption de la nourriture. D’autres médicaments (comme les opiacés(psychotrope), les anticholinergiques, utilisés dans l’asthme) diminuent la motilité du tube digestif. Certains médicaments sont mieux tolérés s’ils sont pris pendant les repas.
Certains médicaments affectent le métabolisme des minéraux. Par exemple, les diurétiques( pour mieux uriner), en particulier les thiazidiques et les corticostéroïdes, peuvent diminuer le potassium de l’organisme, ce qui augmente le risque de troubles du rythme cardiaque quand on prend de la digoxine( médicament pour le cœur). L’utilisation répétée de laxatifs peut épuiser le potassium. Le cortisol, la désoxycorticostérone et l’aldostérone induisent une rétention importante de sodium et d’eau, au moins de manière transitoire; la rétention est nettement moindre avec la prednisone, la prednisolone, et quelques autres analogues des corticostéroïdes.
« Sulfonylurées »( médicament contre le diabète) et lithium (utilisé en psychiatrie)peuvent diminuer la captation ou la libération d’iode par la thyroïde.
Les contraceptifs oraux peuvent faire baisser le taux plasmatique du zinc et augmenter celui du cuivre.
Certains antibiotiques (comme les tétracyclines) réduisent l’absorption du fer, de même que certains aliments (comme les légumes, le thé, le son).
Certains médicaments affectent l’absorption des vitamines ou leur métabolisme : l’éthanol (médicament psychotrope) diminue l’utilisation de la thiamine (vitamine B1) et l’isoniazide (antibiotique contre la tuberculose) perturbe le métabolisme de la niacine (vitamine B3) et de la pyridoxine (vitamine B6).
L’éthanol ( médicament psychotrope)et les contraceptifs oraux inhibent l’absorption des folates (vitamine B9).
La plupart des patients sous thérapie anticonvulsivante traités par phénylhydantoïne, phénobarbital ou primidone ou des phénothiazines développent des carences en folates (Vitamine B9), probablement en raison de l’altération des enzymes hépatiques microsomales intervenant dans le métabolisme des médicaments. Des suppléments en acide folique (vitamine B9) peuvent rendre la phénylhydantoïne moins efficace.
Les antiépileptiques peuvent induire une carence en vitamine D.
La malabsorption de la vitamine B12 a été observée en cas d’utilisation d’acide aminosalicylique, d’iodure de potassium à libération prolongée, de colchicine, de trifluopérazine, d’éthanol et de contraceptifs oraux.
Les contraceptifs oraux à teneur élevée en progestatifs peuvent induire une dépression, probablement en raison d’une carence en tryptophane (acide aminé essentiel que l’organisme ne produit pas et qu’on doit apporter tous les jours par l’alimentation. Il intervient dans le sommeil, le moral et l’humeur).
Tableau récapitulatif des interactions entre certains médicaments et l’alimentation
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