Les produits laitiers, protègent-ils du diabète ?
La consommation de produits laitiers entretient des relations mal élucidées avec le risque de diabète. Les études publiées sur le sujet ont en effet abouti à des résultats discordants qui s’expliquent le plus souvent par des failles ou des insuffisances méthodologiques. La difficulté d’évaluation des apports alimentaires, d’une manière générale, constitue un écueil majeur, tout autant que le type des études, en général, d’observation, lesquelles compliquent l’élimination des biais et la chasse aux facteurs de confusion. Pour court-circuiter en partie ces problèmes, il est possible de doser dans le sang circulant des biomarqueurs corrélés à l’ingestion de produits laitier, en l’occurrence des acides gras du type 15:0, 17:0 et t-16:1n-7 (ou acide palmitoléique), selon la nomenclature biochimique dite C : D, C désignant le nombre d’atomes de carbone et D celui des doubles liaisons.
Ce protocole a été utilisé dans deux études de cohorte prospectives, constituées de professionnels de la santé, en l’occurrence la Nurses’ Health Study) et la Health Professionals Follow-Up Study. Au total, ont été inclus 3 333 sujets âgés de 30 à 75 ans, indemnes de diabète ou de troubles de la glycorégulation à l’état basal. Les taux des acides gras précédemment mentionnés ont été dosés dans le plasma et les érythrocytes . Des questionnaires ont été envoyés régulièrement jusqu’en 2010 pour détecter les cas de diabète à partir des symptômes évocateurs, des tests diagnostiques et des médicaments prescrits.
Au cours d’un suivi d’une durée moyenne de 15,2 ± 5,6 années, 277 cas de diabète ont été diagnostiqués. Les analyses multivariées effectuées avec ajustement en fonction des variables démographiques, des facteurs de risque métaboliques, de l’hygiène de vie, du régime et du taux d’autres acides gras circulants, ont permis d’établir une association significative entre le risque de diabète (hazard ratio ajusté, HRA) et la consommation de produits laitiers. Pour ce faire, c’est la distribution en quartiles des acides gras 15:0, 17:0 et t-16:1n-7 dans le plasma et les érythrocytes qui a été utilisée comme base de la démonstration. Les résultats se sont avérés similaires quant aux taux érythrocytaires de ces acides gras.
Une moindre incidence de diabète quand les taux des biomarqueurs sont élevés
Ces deux études de cohorte prospectives laissent entendre que des taux plasmatiques élevés d’acides gras présents dans les produits laitiers sont associés à une moindre incidence du diabète. Le dosage de certains acides gras présents dans les produits en question est sans doute plus précis que les classiques questionnaires dits alimentaires.
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