Psoriasis : le pourquoi, le comment et le traitement d’une maladie rebelle

C’est une maladie qui vous colle à la peau, qui va et qui vient au gré de votre humeur, sans jamais disparaitre définitivement. Elle évolue par poussées et  peut vous empoisonner  l’existence … à force de se gratter et de desquamer

Les données récentes de la  médecine, à ce sujet, permettent d’en savoir plus sur cette maladie dermatologique, sur son pourquoi, son comment et son traitement.

Il s’agit d’une tache rouge squameuse bien limitée, arrondie ou ovalaire.  La couche squameuse superficielle blanchâtre peut être très épaisse ou au contraire partiellement décapée par le traitement laissant apparaître une rougeur sous-jacente. Le plus souvent, ces éléments sont multiples et symétriques, parfois diffus.

Les localisations habituelles, très caractéristiques de l’affection, sont surtout les zones exposées aux frottements : coudes, genoux, jambes, bas du dos, cuir chevelu, ongles. Le psoriasis n’est pas contagieux, n’est pas grave dans sa forme habituel, il évolue  par poussée et s’accompagne le plus souvent de prurit. Quand il régresse il ne laisse aucune trace.

Quelle est la cause du psoriasis ?

Pour l’instant elle  reste inconnue mais on suppose que beaucoup de facteurs contribuent à son apparition.

On a souvent incriminés les facteurs environnementaux dans cette pathologie, tels que le stress, le climat,  mais il faut qu’il y ait une prédisposition génétique.  Cette dernière est une cause possible du psoriasis car beaucoup de cas familiaux de psoriasis ont été diagnostiqués, particulièrement chez les jumeaux.

L’infection jouerait également un rôle dans l’apparition du psoriasis. Cette hypothèse a été mise en évidence par le début de certains psoriasis de l’enfant à la suite d’épisodes infectieux rhinopharyngés, ces derniers pouvant également aggraver des psoriasis déjà connus. Quant aux  médicaments pourraient induire ou aggraver le psoriasis. L’alcool et le tabac sont des facteurs de gravité et de résistance thérapeutique.

Mais,  et classiquement, il semblerait que les facteurs psychologiques joueraient un rôle très important dans le déclenchement de la maladie ou des poussées. Les chocs émotifs et  les stress psychologiques agiraient par l’intermédiaire d’une sécrétion accrue de neuromédiateurs et d’hormones surrénaliennes.

Certains psoriasis sont  graves

Parmi ceux là on notera  ceux qui sont généralisés à tout le corps et ceux qui s’accompagnent de douleur articulaires handicapantes.

Les premiers sont dits « érythrodermiques » : le corps est le siège d’énormes  lésions  qui desquament abondamment. Cette gravité  peut être provoquée par des traitements généraux (corticothérapie). Elle peut se compliquer de surinfections et de troubles métaboliques nécessitant   l’hospitalisation du malade.

Le deuxième se voit chez un patient sur cinq, soit d’emblée soit à la suite de prise de médicaments.  Il se distingue des autres psoriasis par la présence de pustules au niveau des lésions, d’un  handicap fonctionnel (difficultés du travail manuel et de la marche) et d’une altération de l’état général, avec fièvre. L’évolution peut être grave, pouvant mettre en jeu le pronostic vital.

Cas particulier du  psoriasis de l’enfant

Souvent localisé à la zone des langes (« napkin psoriasis »)le psoriasis de l’enfant est souvent aigu, en gouttes et peut succéder à une infection rhinopharyngée. Le visage est plus souvent atteint que chez l’adulte

Quelle évolution pour le psoriasis ?

La maladie débute le plus souvent chez l’adolescent et l’adulte jeune. L’évolution est chronique et se fait par poussées entrecoupées de rémissions pendant lesquelles les lésions sont minimes. Ces rémissions sont plus fréquentes en été à cause de l’effet bénéfique des rayons ultraviolets.

Les poussées, souvent imprévisibles, sont parfois déclenchées par des facteurs psychologiques, des médicaments ou/et des infections ORL. Les traumatismes cutanés (griffures, vaccinations, chirurgie) peuvent être le siège d’une efflorescence de lésions psoriasiques.

Même en dehors des formes graves,  le psoriasis est une maladie qui peut altérer profondément la qualité de vie lorsque les lésions sont visibles ou gênantes pour un travail manuel. La gravité de ce retentissement est souvent sous-estimée par le médecin.

Comment traiter ?

Il faut d’abord et avant tout comprendre que les traitements actuels n’entraînent pas la guérison définitive de l’affection, mais permettent la disparition transitoire plus ou moins complète des lésions.

Ensuite il faut prendre en compte, dans le choix thérapeutique, non seulement la gravité et  l’étendue des lésions mais aussi le  retentissement sur la qualité de vie, le  préjudice fonctionnel, esthétique, professionnel, relationnel, le retentissement psychologique de la maladie et le  désir de rémission du malade. Dans ce but, les médecins conseillent un soutien ou une prise en charge psychologique.

Il n’est pas utile de traiter les psoriasis très limités et ou psychologiquement bien acceptés par les malades. Les traitements majeurs ont des effets secondaires importants et ne doivent être utilisés que dans un faible pourcentage de cas graves.

Localement le psoriasis se traite localement par les dermocorticoïdes, la vitamine D3 ou leur association.

Les  dermocorticoïdes sont surtout utilisés en pommade (lésions sèches). Les crèmes sont réservées aux plis et les lotions au cuir chevelu. Leurs effets secondaires sont nombreux et il est conseillé d’effectuer des traitements de durée limitée et de contrôler les quantités utilisées (nombre de tubes).

Pour la vitamine D, la conduite du traitement recommande : une ou deux applications quotidiennes,  mais limitée dans le temps, avec possibilité d’associations  aux dermocorticoïdes

Les bains et les émollients sont utiles pour décaper les lésions et soulager le prurit.

Pour décaper les  lésions très squameuses en préalable à tout autre traitement local, on utilise de la vaseline mélangée à l’acide salicylique, sauf chez l’enfant  qui risque l’intoxication salicylée.

Pour les psoriasis limités, on prescrit du  Tazarotène. On se souviendra que ce dernier a un effet irritant et  est contre-indiqué en cas de grossesse.

La Photothérapie, pour  les formes étendues

A base d’irradiations UVA ou UVB, les différentes photothérapies nécessitent une vingtaine de séances en moyenne à raison de 3 par semaine. Les résultats sont une rémission dans environ 80 % des cas après 20 à 30 séances.

Le traitement sera prescrit en milieu spécialisé et veillant au respect des contre-indications, des règles d’utilisation et des modalités de surveillance.

Le but du traitement est symptomatique : soulager le patient et ramener la dermatose à un niveau lésionnel acceptable au long cours. Le traitement est le plus souvent uniquement local. La photothérapie est très efficace dans les formes étendues de psoriasis. Les traitements généraux, utilisés exceptionnellement, doivent faire l’objet d’une surveillance particulière.

Samira Rekik

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