Les infections sexuellement transmissibles : ce que vous devez savoir sur les maladies d’amour

 Autrefois on les appelait les maladies d’amour, ou maladies vénériennes, en référence à Vénus, déesse de l’amour. Aujourd’hui ce sont les I.S.T. (infections sexuellement transmissibles), ou M.S.T.(maladies sexuellement transmissibles). Notre éminent Pr Ridha Kamoun dermatologue, les a surnommés : les dégâts du silence.

Ce sont des maladies qui, comme leur nom l’indique, se transmettent, le plus souvent, entre partenaires au cours de différentes formes de rapports sexuels, contacts vaginaux, rapports oraux, génitaux ou anaux.

La plupart des IST, touche les hommes comme les femmes, mais chez la femme, les conséquences en sont plus graves et plus fréquentes que chez l’homme. Leurs complications constituent l’une des causes majeures de maladie et de décès pour les femmes des régions les plus pauvres. Certaines MST sont simplement désagréables, alors que d’autres sont dangereuses. Si ces dernières ne sont pas traitées, elles peuvent s’étendre à tout le corps et risquent ensuite de provoquer des lésions graves et irréversibles telles que la stérilité, des lésions cérébrales ou même la cécité. Selon les connaissances actuelles, la plus dangereuse des MST, le Sida dure en moyenne 12 ans avant d’arriver au stade final de la maladie qui peut être létal. L’infection est due à un virus le V.I.H.

La majorité des MST (principales exceptions: hépatite B et sida) se déclarent en premier lieu aux endroits de pénétration, c’est-à-dire sur le pénis, dans le vagin et sur la vulve. L’anus et la cavité buccale peuvent également être infectés.

Avoir une I.S.T. accroît le risque d’être infecté par le V.I.H. et de le transmettre à sa ou à son partenaire.

 

Les I.S.T sont très nombreuses et sont classées selon le germe en cause, elles sont bactériennes, virales, parasitaire ou mycosiques. Voici une liste des plus connues :

Les I.S.T bactériennes : Syphilis, Chancre mou, Lymphogranulomatose vénérienne, Gonococcie ou blennorragie ou « chaude-pisse », Affections à chlamydiae, Mycoplasmes

Hémophilus vaginalis ou gardnerella.

Les I.S.T virales : SIDA, Herpès, Condylomes ou crêtes de coq ou verrues, Cytomégalovirus, Hépatites virales.

Les I.S.T mycosiques : Candida albicans,

Les I.S.T parasitaires : Trichomonas, Oxyurose vulvaire, Gale, Poux du pubis ou morpions.

 

Comment les reconnaître ?

L’homme se plaindra de sensations de brûlure en urinant, d’ écoulements anormaux à l’extrémité de la verge (goutte matinale) de démangeaisons dans la région génitale, anale ou au niveau du pubis des rougeurs, de boutons, de verrues, de plaie indolore ou de petites lésions sur les organes génitaux, sur l’anus, sur la bouche, sur les testicules, et de brûlures pendant les rapports sexuels.

Quant à la femme, elle présentera des sensations de brûlure en faisant l’amour ou en urinant des douleurs dans le bas-ventre, des saignements en dehors de la période des règles, des pertes vaginales inhabituelles par leur aspect, leur odeur, leur couleur, des démangeaisons dans la région génitale, anale ou au niveau du pubis, des rougeurs, des boutons, des verrues, une plaie indolore ou de petites lésions sur les organes génitaux, l’anus, la bouche, et des douleurs ou des brûlures pendant les rapports sexuels

La contamination indirecte par des serviettes et autres articles de toilette, etc. est possible

 

Comment se protéger des maladies sexuellement transmissibles?

Bien que certaines maladies vénériennes soient visibles, la plupart ne le sont pas. A de rares exceptions près, il n’est donc pas possible de savoir si le partenaire est porteur d’une I.S.T

Si vous craignez d’avoir contracté une maladie vénérienne, adressez-vous sans plus attendre à un médecin en qui vous avez confiance.

Si vous souffrez d’une maladie sexuellement transmissible, vous devez – pour protéger votre partenaire – renoncer à tout rapport sexuel aussi longtemps que la maladie ne sera pas complètement guérie et qu’un risque subsistera de contaminer votre partenaire.

Dans une relation d’amour fidèle entre deux partenaires sains, une contamination par une maladie vénérienne est exclue.

Il faut savoir qu’une nouvelle relation sexuelle porte en elle le risque d’une contamination par une maladie vénérienne.

 

Les MST les plus fréquentes

l’OMS estime que chaque année 330 millions de personnes contractent une maladie vénérienne. La plus répandue est la trichomonase, avec 120 millions de personnes infectées, suivie des infections à chlamydiae (50 millions) et de la blennorragie (25 millions). On estime à 42 millions le nombre des personnes infectées par le VIH. Leur dissémination est favorisée par la multiplication des expériences sexuelles et par l’augmentation des déplacements humains (voyages, migrations).

Voici un aperçu des plus fréquentes :

 

Le Sida/VIH

Le virus est transmis par contact sexuel avec une personne atteinte de la maladie, ce qui veut dire, par contact des organes génitaux, de l’anus, de la bouche.

Les premiers signes : perte de poids, ganglions enflées au cou, aux aisselles et à l’aine, une grande fatigue, de la diarrhée, une fièvre ou une toux persistante.

Par la suite, une pneumonie ou certains types de cancer.

Actuellement, il n’y a aucun traitement efficace, par contre les soins médicaux peuvent contrôler certaines infections sans guérir le Sida.

L’abstinence, la consultation médicale, si la ou le partenaire a contacté la maladie, l’utilisation adéquate du condom, la prudence dans le choix du partenaire, sont les mesures de protection les plus efficaces pour cette maladie.

 

Syphilis

La transmission se fait par contact de sang avec une personne qui a la maladie.

Au début, apparaissent sur la peau des plaies et des ulcérations, mais qui peuvent disparaître alors que la maladie persiste.

Plus tard, apparaissent des rougeurs sur la peau et les muqueuses, la maladie entre en phase

Latente ou cachée. Si le malade n’est pas traité, il s’expose à des complications très graves.

Les antibiotiques prescrits par le médecin viennent à bout de cette maladie à conditions de bien suivre son traitement. Des analyses doivent être pratiqués.

L’abstinence, les pratiques sexuelles sans risques comme les caresses, les étreintes, les baisers sans échange de salive, prudence dans le choix du partenaire,l’utilisation du condom, la consultation médicale si la ou le partenaire à la maladie, sont des mesures de protection nécessaires.

 

L’herpès génital

La transmission se fait par contact sexuel direct avec une personne qui a la maladie.

dans les symptômes on retrouve des boutons qui forment des cloques d’eau douloureuses sur les organes génitaux et sur l’anus.

Actuellement il n’existe pas de traitement efficace pour guérir cette maladie. Il y a un médicament qui peut prévenir ou soulager les symptômes.

La meilleure des protections reste l’abstinence, les pratiques sexuelles sans risques, étreintes, baisers, caresses, sans échange de salive., l’utilisation du condom, la consultation médicale si le partenaire a la maladie.

 

La blennorragie ou gonorrhée ou encore la chaude pisse

La transmission se fait par contact sexuel des organes, de l’anus et de la bouche avec une personne qui a la maladie. Pendant l’accouchement, une femme qui a la chaude pisse peut la transmettre à son bébé.

Plusieurs personnes atteintes ne présentent pas de symptômes. Si ces derniers sont présents, ils se manifestent sous forme d’écoulement au niveau des organes génitaux, une brûlure en urinant, des pertes vaginales, un saignement vaginal après les rapports sexuels.

Les antibiotiques sont prescrits et il faut éviter les rapports sexuels sans préservatif pendant le traitement.

L’abstinence, les pratiques sexuelles sans risques, l’utilisation adéquate du préservatif, la prudence dans le choix du partenaire, l’examen de dépistage si on est une personne à risque, la consultation médicale si le partenaire ou la partenaire a la maladie, sont le meilleur conseil pour une bonne protection.

 

L’hépatite B

Le germe coupable fait partie des dix virus les plus redoutables du monde

La transmission se fait par le sang d’une personne contaminé aux moyens de seringues contaminés, par le contact des organes génitaux ou d’une plaie avec la salive, le sperme, les sécrétions vaginales d’une personne porteuse du virus.

A l’accouchement, une mère contaminée peut transmettre le virus à son nouveau-né.

Dans 75% des cas, il n’y a pas de symptômes. Dans les autres cas, les symptômes sont la fatigue, la fièvre, la nausée, la perte d’appétit, la jaunisse.

S’il est encore impossible de guérir d’une hépatite B, on dispose toute fois de traitements qui permettent tout de même de stabiliser deux-tiers des patients, il s’agit de l’interféron et des antiviraux de nouvelle génération. Le traitement doit être pris au long cours. L’hépatite B peut causer une cirrhose, un cancer du foie et peuvent même demander une transplantation du foie.

La bonne nouvelle, c’est que l’hépatite B peut être évitée grâce à la vaccination

Le vaccin contre l’hépatite B ne guérit pas les porteurs chroniques, mais il est efficace à 95% pour prévenir l’apparition d’un état de porteur chronique. C’est aussi le premier vaccin dont on dispose contre l’un des principaux cancers humains.

La Tunisie a été pionnière dans ce domaine en instaurant la vaccination obligatoire à la naissance depuis les années 90.

La protection se fait aussi en utilisant le préservatif, en étant prudent dans le choix du partenaire, en évitant de partager des aiguilles et des seringues, en pratiquant des mesures d’hygiène de base, ne pas partager brosse à dents, rasoir…

Le vaccin contre l’hépatite B est extrêmement sûr et efficace. Depuis 1982, plus d’un milliard de doses ont été utilisées dans le monde. Le vaccin est administré à raison d’une série de trois doses intramusculaires. Des études ont montré que le vaccin est efficace à 95% pour éviter l’apparition de l’hépatite B chronique chez les enfants et les adultes non infectés.

 

Une bonne hygiène pour éviter les I.S.T

Toutes les filles âgées de plus de 3 ans et les femmes devraient nettoyer leurs organes génitaux au moins une fois par jour. Il est important d’apprendre comment le faire. L’objectif est de réduire la croissance des microbes à l’intérieur ou autour des plis génitaux (lèvres, périnée, etc.) en gardant les organes génitaux propres et secs.

Le meilleur moment et endroit pour effectuer cette tâche est lorsque vous êtes sous la douche ou dans un bain chaud ne contenant pas de savon. Si un savon doit être utilisé, il doit avoir un pH neutre et ne doit pas être parfumé.

Lavez soigneusement la peau sensible au pourtour de l’entrée au vagin et laissez les organes génitaux se nettoyer par le flot de l’eau. Ne frottez pas. S’il y a un inconfort anormal, vérifiez auprès de votre médecin. Vous pouvez ajouter la moitié d’une tasse de sel (125 ml) à votre bain si vous le désirez. Si vous n’avez pas accès à un bain, un bol d’eau chaude propre (1 L) dans lequel vous laissez dissoudre une cuillère à thé de sel (5 ml) .

Après le nettoyage, asséchez complètement la région des organes génitaux externes en vous touchant légèrement et non en frottant. Si vous avez des symptômes, exposez vos organes génitaux à l’air libre et à la lumière pendant 10 minutes ou plus. Un séchage plus complet peut aussi être obtenu à l’aide d’un ventilateur ou d’un séchoir à cheveux, mais pas trop chaud

Une fois le séchage complété, habillez-vous.

Lors que vous urinez, asséchez vos organes génitaux – essayez d’éviter l’humidité persistante.

Si vous êtes sujette à développer une vaginite quelques heures après une relation sexuelle, lavez vos organes génitaux tout de suite après une activité sexuelle, tel que décrit plus haut.

 

Les urétrites à chlamydiae et à mycoplasmes

Elles sont dues à Chlamydiae trachomatis et Ureaplasma urealyticum (petites bactéries). Les signes cliniques sont souvent discrets. Il s’agit d’une bactérie dont la présence dans le vagin est anormale et potentiellement dangereuse. L’infection au niveau du vagin donne rarement beaucoup de signes, comme des pertes jaunâtres, des petites sensations de brûlures. Cette infection peut se propager au niveau des trompes et conduire à une salpingite (infection des trompes). Cette infection des trompes peut être trés douloureuse et donner de la fièvre. Parfois elle peut passer inaperçue. Un traitement antibiotique est nécessaire. Cette infection peut entraîner une altération des trompes, ce qui peut être une cause de stérilité.

L’urétrite est souvent associée chez l’homme à une inflammation du gland, de l’épididyme ou de la prostate.

Des complications générales sont possibles. En cas de salpingite, les risques de grossesse extra utérine et de stérilité augmentent.

Le diagnostic repose sur la recherche du germe par prélèvement local avec mise en culture dans des milieux spéciaux.

Le traitement repose sur l’antibiothérapie. Tous les partenaires doivent être traités.

Les rapports sexuels doivent être impérativement protégés pendant toute la durée du traitement.

 

Les infections à trichomonas

Il s’agit d’un parasite dont la présence dans le vagin est anormale. Une infection vaginale à Trichomonas n’est, en général, pas grave mais peut donner des brûlures vaginales et des pertes verdâtres malodorantes. Un traitement est nécessaire.

Elles sont dues à un parasite (le trichomonas).

C’est la moins grave des MST car reste locale et l’inconfort lié aux pertes entraîne une démarche de soins rapide.

Le diagnostic repose sur la recherche du parasite par prélèvement local.

Le traitement repose sur des ovules intra vaginaux et un traitement oral. Le ou les partenaires devront être traités.

Les rapports sexuels doivent être impérativement protégés pendant toute la durée du traitement.

Dr Samira Rekik

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