Le tabagisme maternel pendant la grossesse peut avoir des conséquences néfastes sur le déroulement de celle-ci, chez le nouveau-né, mais aussi sur la santé ultérieure de l’enfant et de l’adulte. Le tabac contient une grande quantité de toxiques qui traversent le placenta et sont retrouvés dans la circulation fœtale. La nicotine a de multiples effets délétères sur le développement des organes, y compris celui du cerveau. D’autres toxiques du tabac sont bien connus pour leur dangers : le monoxyde de carbone, les hydrocarbures aromatiques polycycliques ou les nitrosamines spécifiques du tabac, etc.
Une étude finlandaise, menée à partir de la cohorte MATEX, issue des registres de naissance finlandais, a étudié l’impact du tabagisme maternel sur les grossesses uniques survenues entre 1991 et 2016. Elle a porté sur plus d’un million de couples mère-enfant, après exclusion des grossesses multiples, des pathologies congénitales, et des dossiers incomplets. Pour un sous-groupe de plus de 650 000 couples mère-enfant, inclus entre 2004 et 2016, étaient aussi précisés le poids, la taille et les comorbidités maternelles, ainsi que le périmètre crânien de l’enfant, ce qui a permis d’établir l’indice pondéral : (100 x poids de naissance en g) / (taille en cm) 3, et les mesures anthropométriques : (périmètre crânien/taille) et (périmètre crânien/poids).
Parmi les femmes qui avaient accouché d’un enfant unique (plus d’un million), 84,5 % n’avaient pas fumé, 3,5 % avaient arrêté de fumer au 1er trimestre de la grossesse, et 12 % avaient continué de fumer au-delà du 1er trimestre. Les fumeuses étaient plus jeunes, et plus souvent nullipares.
Le tabagisme maternel, quelle que soit sa durée, augmentait le risque de faible poids de naissance (< 2 500g). Les mères qui n’avaient fumé qu’au 1er trimestre avaient un risque légèrement augmenté de donner naissance à un enfant de petit poids, Odds Ratio OR = 1,10 (intervalle de confiance à 95 % IC 95% : 1,02-1,19), mais pour celles qui avaient continué au-delà du 1er trimestre le risque était doublé, OR= 2,22 (IC 95% : 2,14-2,30).
Le tabagisme maternel, quelle que soit sa durée, augmentait le risque de petite taille (< 10ème perc.).
Les mères qui n’avaient fumé qu’au 1er trimestre de la grossesse augmentaient de manière non significative leur risque de donner naissance à un enfant ayant un périmètre crânien anormalement faible (< 10èmeperc.). Mais celles qui avaient continué au-delà du 1er trimestre augmentaient significativement ce risque,OR = 1,64 (95%CI : 1,60-1,68).
Des conséquences sur la taille, le poids, le périmètre crânien
La prise en compte dans l’analyse des facteurs socio-économiques n’a pas apporté de modifications significatives des risques estimés.
Le tabagisme maternel limite la croissance en diminuant dans des proportions différentes le poids, la taille et le périmètre crânien des nouveau-nés. Si les nouveau-nés des femmes fumeuses ont un indice pondéral plus élevé c’est que le tabagisme réduit plus leur taille que leur poids. S’ils ont un rapport périmètre crânien/poids diminué, c’est que le tabagisme réduit plus leur périmètre crânien que leur poids. Enfin s’ils ont un rapport périmètre crânien/taille augmenté, c’est que le tabagisme réduit plus leur taille que leur périmètre crânien.
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