Cigarette électronique : quid de la femme enceinte ?

L’incitation des femmes au sevrage se heurte aux interrogations concernant l’innocuité des méthodes de substitution. Dans ce cadre, la présence de pictogrammes avertissant des dangers pendant la grossesse des substituts nicotiniques classiques a été régulièrement dénoncée par de nombreuses sociétés savantes. En 2018, un sondage de la Société française de tabacologie auprès de ses membres avait révélé qu’une majorité considérait que ces avertissements trompeurs étaient certainement un frein à l’utilisation des substituts nicotiniques par les femmes enceintes. Pourtant, ces derniers peuvent être recommandés. Ainsi, le Collège national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF) signale dans ses recommandations réactualisées sur le sujet que la prescription de ces substituts « peut être proposée à toute femme enceinte » dont le sevrage sans le recours à ces méthodes a échoué. Il souligne encore que ces TSN ne sont pas associés à un sur-risque de fausse couche précoce.
Qu’en est-il de la cigarette électronique, méthode de sevrage prisée par de nombreux anciens fumeurs, mais pour laquelle les données sont plus restreintes et qui suscite les réserves d’une partie des spécialistes et des organisations sanitaires, notamment depuis l’épidémie d’atteintes pulmonaires sévères chez des utilisateurs souvent jeunes aux Etats-Unis ? L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui a multiplié ces derniers mois ses salves contre la cigarette électronique est claire : dans un rapport publié fin janvier elle a notamment mis l’accent sur les risques pour les femmes enceintes.
L’OMS évoque notamment de possibles effets sur le développement fœtal.

Principe de précaution

Moins catégorique et alors que les données manquent, les sociétés savantes françaises incitent à la prudence. Ainsi, à l’occasion du congrès Paris Santé Femmes, le CNGOF et la SFT ont estimé que compte tenu des incertitudes qui existaient quant aux conséquences de l’exposition du fœtus à certains composants de la cigarette électronique (arômes, propylène glycol, glycérol), « le principe de précaution » devait s’appliquer. Aussi, dans ses recommandations de pratique clinique, en accord avec la SFT, le CNGOF précise : « Il est recommandé de déconseiller l’initiation ou la poursuite des produits de vapotage pendant la grossesse ». Les professionnels sont donc invités à orienter les utilisatrices de cigarette électronique vers le sevrage, en utilisant les mêmes méthodes que pour le tabac.

Une petite étude prospective encourageante

La multiplication des données sur le sujet pourrait faire évoluer ces recommandations. Déjà en 2019, des informations rassurantes étaient présentées lors du congrès de la Society for Maternal-Fetal Medicine par une équipe irlandaise. Une étude prospective incluant 189 femmes ayant uniquement utilisé la cigarette électronique ne mettait ainsi pas en évidence de différences concernant le risque d’un petit poids de naissance et de naissance prématurée chez ces mères, par rapport aux non fumeuses….
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