La grossesse extra-utérine : comment la reconnaître ?
La fécondation de l’ovule par le spermatozoïde, s’effectue normalement dans la portion haute de la trompe utérine L’embryon ainsi formé, migre de la trompe utérine vers l’utérus. Il s’implante dans le fond utérin six jours après sa fécondation. Ça c’est la grossesse normale. Il arrive que, pour une raison ou une autre, l’œuf ainsi fécondé aille s’implanter ailleurs, la grossesse est dite extra-utérine. C’est le cas lorsque les trompes utérines présentent une anomalie, la migration de l’œuf s’arrête trop tôt. L’embryon s’implante alors le 6ème jour, dans la muqueuse tubaire (muqueuse de la trompe) ou dans la cavité abdominale, ou dans d’autres localisations.
Ça se manifeste comment ?
Au bout de quelques semaines, voire quelques mois, par manque de place, l’œuf implanté ailleurs que dans l’utérus, se décolle et provoque un saignement dans la trompe. Il se peut aussi que ce soit tout l’organe porteur de la grossesse extra utérine qui se rompt, et qui éclate. Cette rupture est responsable d’une hémorragie interne avec l’installation d’un état de choc pouvant être mortel en l’absence de traitement. La grossesse extra-utérine est une pathologie grave qui peut mettre en danger la vie de la femme car elle peut provoquer une hémorragie interne parfois fatale.
Dans les formes typiques de la grossesse extra-utérine, la patiente présente les symptômes et les signes suivants : un retard de règles, un saignement abondant, des douleurs du bas du ventre (douleurs pelviennes).
Entre la forme d’emblée grave (douleur abdominale ou pelvienne d’apparition brutale comme un coup de poignard et malaises, voire état de choc avec chute de tension artérielle…) avec un risque fatal, et les formes typiques, il y a des formes trompeuses parce que, il n’y a pas eu retard de règles ou seulement retard de quelques jours. Dans ces cas particuliers les patientes signalent des règles inhabituelles par leur durée, leur abondance, leur aspect ou par d’autres symptômes associées. quelques formes sont asymptomatiques (sans symptôme) et sont découvertes fortuitement lors d’un examen clinique ou d’une échographique dans le cadre de l’exploration d’une grossesse qui semble normale .
Quelles sont les précautions à prendre ?
Devant cette variété de formes clinique et devant la gravité de la maladie dans certains cas, il faut que le médecin pense à cette pathologie chez toute femme en période d’activité génitale et présentant des douleurs abdominales, mêmes minimes, des troubles inhabituels des règles, et
devant chaque avortement spontané sans preuve échographique d’une grossesse intra-utérine. Il est donc conseillé de vérifier la localisation de la grossesse par l’échographie avant de faire une interruption volontaire de grossesse.
Qui risque de faire une GEU ?
Les femmes à risque sont des femmes ayant dans leurs antécédents
une grossesse extra-utérines, une infection génitale, celles qui ont subi une intervention chirurgicale ayant nécessité l’ouverture de la cavité abdominale, celles qui ont fait une I.V.G. (interruption volontaire de grossesse), celles qui sont « tabagiques », celles qui ont un stérilet, celles qui prennent la pilule.
Quel examen faut il faire ?
L’échographie pelvienne est l’examen nécessaire. Il montrera un utérus vide, du sang, en quantité abondante, collecté dans l’une des trompes.
Ce signe échographique est présent dans 80 % des GEU)
Un épanchement sanguin dans la région la plus déclive de l’abdomen, derrière l’utérus, qu’on appelle le cul de sac de Douglas, peut se voir aussi.
Quel est le traitement ?
Statistiquement 20 % des grossesses extra-utérines régressent spontanément mais le traitement qui consiste à surveiller la patiente sans procéder à un traitement médical ou chirurgical est réserver aux patientes asymptomatiques (sans symptômes)
Selon le cas, un traitement radicale chirurgicale par salpingectomie (ablation de la trompe) ou
avec conservation de la trompe, peut être préconisé.
Un traitement médical est possible, il s’agit d’administrer un traitement antimitotique (qui arrête la division cellulaire au niveau des cellules qui constituent la grossesse).
Fertilité après grossesse extra-utérine
Après une GEU, le risque de récidive est d’environ 10 à 20 %. Ce taux est identique, que le traitement soit conservateur ou radical. Ce taux dépend de l’état de la trompe controlatérale : trompe normale ou abîmée. Le taux de grossesse intra-utérine après une GEU est d’environ 50 %.
La fertilité après une GEU dépend également des autres facteurs d’infertilité ainsi que de l’âge de la femme.
L’augmentation du risque de récidive d’une GEU implique une consultation précoce, dès le début d’une prochaine grossesse, afin de s’assurer par prise de sang et par échographie de sa bonne localisation intra-utérine.
Dr Samira Rekik