Varices : pourquoi les femmes sont elles plus touchées ?

L’adolescente : une maladie de plus en plus précoce
Si l’incidence de la maladie veineuse augmente avec l’âge, elle est également influencée par l’hérédité qui peut favoriser sa survenue chez le sujet beaucoup plus jeune, parfois même avant la puberté, vers l’âge de 10-12 ans : en effet, une femme a 62 % de risque d’être atteinte si un parent a des varices, 90 % si ce sont les deux parents. On sait maintenant que la pathologie peut débuter bien avant la puberté, qui la révèle ou l’aggrave. La symptomatologie n’est pas toujours évidente à individualiser à cet âge, mais l’existence de facteurs héréditaires doit systématiquement la faire rechercher, les jeunes patients pouvant bénéficier des mêmes traitements que l’adulte, notamment contention et phlébotoniques(médicaments qui améliorent la circulation du sang).

La femme active : la double peine professionnelle et ménagère
Une étude internationale a montré que les trois quarts des femmes actives ont des antécédents d’insuffisance veineuse et les deux tiers un orthostatisme (station debout) quotidien qui la favorise.
Les contraintes professionnelles se prolongent lors des tâches ménagères. La contraception peut être aggravante chez les femmes dont les parois veineuses présentent une certaine sensibilité hormonale (une fois sur deux).

La femme enceinte : le risque veineux de la deuxième grossesse
Le bouleversement hormonal de la grossesse fragilise la paroi veineuse et peut entraîner douleurs, varices ou varicosités des membres inférieurs, mais aussi varices vulvaires ou hémorroïdes. Dans la grande majorité des cas, la pathologie se manifeste lors de la deuxième grossesse. On peut observer des hémorragies sur des veines particulièrement fragiles et distendues, mais la complication la plus redoutable est la thrombose veineuse profonde , qui survient généralement dans les suites de couches, période critique qui impose de poursuivre la contention. Les femmes enceintes peuvent bénéficier pendant toute la grossesse de veinotoniques ou de bas de contention, mais les varices apparues pendant la grossesse disparaissent généralement après l’accouchement. Il n’y a donc pas d’indications à proposer un traitement radical à cette période, mais il faudra refaire un bilan pour décider de l’instauration éventuelle d’un traitement.

Après la ménopause
C’est l’époque des complications. En l’absence de traitement, les troubles peuvent apparaître après 50 ans, avec, dès 60 ans, la survenue d’ulcères (qui concernent 7% des plus de 80 ans). Les femmes plus âgées sont plus exposées au risque de thrombose veineuse. Ces complications sont l’aboutissement de l’évolution d’un état veineux préexistant négligé, avec chez certaines femmes des poussées congestives de la maladie veineuse sous l’influence de la ménopause. En revanche, chez les femmes qui ont bénéficié d’une prise en charge antérieure, la symptomatologie pourra être gérée beaucoup plus facilement par les médicaments et la contention.

Comment traiter les varices ?
Lorsque le traitement médical ne suffit plus, il faut envisager une intervention, dont l’indication est guidée par l’emplacement des lésions établi par un angiologue à partir de l’écho-Doppler.
Choisir la technique adaptée
La tendance actuelle est de ne traiter que les veines ou les sections de veines pathologiques, contrairement à ce qui se pratiquait il y a encore une dizaine d’années, précisent les spécialistes. Chez les patients qui présentent des facteurs de risque vasculaires, on privilégie le traitement conservateur à la chirurgie. Il faut éviter d’opérer les patients qui présentent des varicosités, les veines apparentes des sujets maigres, les « varices du sportif » (qui sont fonctionnelles), les varices transitoires de la grossesse, ou d’opérer avant une autre chirurgie (arthroplastie de la hanche par exemple).
La chirurgie conventionnelle (ancien stripping ou éveinage) reste le traitement de référence. L’objectif est de supprimer les veines pathologiques.
Avec le stripping, l’aspect esthétique est davantage pris en compte. Aujourd’hui, la chirurgie « conventionnelle » n’est plus le traitement unique des varices. Il y a des techniques endovasculaires non invasives : la sclérothérapie , la radiofréquence ou encore le laser endoveineux.
Le laser endoveineux est une technique qui consiste à détruire la paroi veineuse par énergie laser (transformée en énergie thermique), en introduisant une fibre laser par ponction percutanée. Ses avantages sont nombreux par rapport à l’éveinage : l’intervention ne dure qu’une heure, sous anesthésie locale et ne nécessite pas d’arrêt de travail.
La radiofréquence est une technique endovasculaire percutanée permettant de traiter avec un courant à haute fréquence chauffant la paroi à 85°C.

Quant à la sclérothérapie, elle est essentiellement indiquée pour les varices de petite taille. Elle consiste à injecter un produit (alcool ou savon) qui va irriter la paroi veineuse et induire une fibrose cicatricielle après irritation de la paroi.
Même après un traitement interventionnel, la maladie veineuse chronique reste une maladie évolutive nécessitant une surveillance au moins annuelle.

Samira Rekik

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