La famille tunisienne a un nouveau profil : l’obésité
Chaque année dans le monde plus de deux millions de consommateurs sont intoxiqués et des millions de personnes sont décédés suite à l’ingestion de produits contrefaits, avariés, ou achetés dans des circuits non contrôlés. En Tunisie 77,6% des tunisiens s’approvisionnent dans les marchés parallèles. Ils ne se soucient nullement des dangers de ces produits sur leur santé. Il y a 20 ans, les intoxications alimentaires ne se voyaient qu’en été. Actuellement elles représentent 30% des consultations en Tunisie même en hiver.
Le tunisien n’a aucune culture du « bien consommer » et du « consommer sain ». Il consomme de façon anarchique, il achète aussi n’importe quoi n’importe où. Résultat la Tunisie se retrouve avec une épidémie réelle d’obésité. Plusieurs enquêtes ont été réalisées et on prouvé qu’il y a une transformation des habitudes alimentaires du tunisien qui a augmenté ses apports énergétiques aux profits des lipides.
Autre soucis pour le consommateur c’est celui de l’étiquetage : on aimerait que le Tunisien sache ce qu’il consomme. Le tunisien ne sait pas choisir entre deux produits, il préfère d’ailleurs les ventes assistées chez l’épicier du coin. 82% des actes d’achats se font en épicerie. La notion de libre choix n’existe pas : exemple , entre un Nectar, un jus de fruits, un jus aux fruits, le tunisien ne connait pas la différence, donc son choix ne va pas le conduire vers le bon choix. Le tunisien a un niveau de vie très faible donc il ne peut pas accéder au « que choisir ». Ce sont donc des problèmes de sous développement et non de surconsommation.
La famille tunisienne a un nouveau profil : l’obésité
En 1980, nous avions une alimentation méditerranéenne où les lipides représentaient moins de 30 % de la quantité totale des aliments.
Depuis 1995, notre alimentation s’est enrichie de plus en plus en lipides, sous forme de lipides cachés, dans des produits qui étaient totalement étrangers à nos traditions culinaires ; crème fraiche, margarine, sandwiches, viande grasse, biscuits issus de l’industrie agroalimentaire. Parallèlement notre nourriture s’appauvrie en fibres. A cette modification de la consommation s’ajoute la sédentarité, le syndrome de l’écran. On se demande s’il ne faut pas imposer une activité au tunisien. Résultats: Une femme sur deux et un homme sur trois ont une surcharge de poids.16% des enfants tunisiens sont obèses alors qu’ils n’étaient que 6% il y a à peine 30 ans.
Il est temps que nos gouvernants prennent en main ce problème de santé publique et mettent en oeuvre une stratégie nationale, multidisciplinaire et intersectorielle de lutte contre la malbouffe et l’obésité.
Samira Rekik-Africaine-santé