Fibromes utérins : comment éviter la chirurgie?

Très fréquents chez les femmes maghrébines, et les tunisiennes en particulier,  les fibromes utérins représentent une pathologie fréquente et souvent sans conséquence.  Certains fibromes ne présentent aucun signe clinique et ne nécessitent par conséquent aucun traitement. D’ailleurs ce dernier est réservé aux fibromes symptomatiques. Un traitement est à l’honneur depuis ces dernières années, c’est l’embolisation du fibrome. On vous explique cette méthode.

 

On ne traite que les fibromes symptomatiques et parfois ceux que l’on découvre au cours d’un bilan de stérilité. Le choix du traitement est guidé à la fois par la situation de la patiente (son âge, sa fertilité , déjà réalisée ou ses projets d’enfant), l’importance de ses symptômes et par les caractéristiques du ou  des fibromes : nombre, taille, localisation.

 

Ce qu’on ressent quand on a un fibrome

C’est surtout à cause  de  saignements utérins et de douleurs pelviennes que les femmes consultent et qu’on découvre les fibromes. C’est aussi le cas lors d’un bilan d’une infertilité.

La découverte d’un ou de plusieurs fibromes chez une femme infertile pose le problème de leur responsabilité dans cette infertilité. En pratique, les fibromes sont plutôt responsables de fausses couches que d’infertilité. Ils ne seraient responsables de troubles de la reproduction que dans environ 2 à 3 % des cas. D’un autre côté, les indications opératoires doivent être bien pesées car le traitement n’est pas sans risque sur la fertilité. Le geste chirurgical laisse un utérus cicatriciel, fragile et exige généralement un délai d’un an avant de mettre en route une grossesse, à un âge où chaque année compte pour la fertilité.

 

Les examens à faire

on ne demande des examens complémentaires qu’en cas de symptômes signalés par la patiente ou de doute sur le diagnostic. L’échographie pelvienne est, dans ce cas, l’examen de choix, c’est  le premier examen à faire, et souvent le seul, mais c’est un examen indispensable.

Soulignons que tant que le fibrome reste asymptomatique, il n’y a pas lieu de surveiller son évolution autrement que par l’examen clinique. Cependant, en cas d’augmentation de son volume, surtout si elle se fait rapidement, une échographie s’impose. L’IRM, sauf cas exceptionnel, n’est pas indiquée dans le bilan du fibrome, car une échographie bien faite fournit la plupart du temps des renseignements amplement suffisants.

Quand et comment traiter

on ne traite que les fibromes symptomatiques. Il n’y a pas, à l’heure actuelle, de traitement médicamenteux susceptible de faire disparaître les fibromes utérins. Le traitement est habituellement chirurgical, pour les gros fibrome qu’on enlève seuls ou avec l’utérus, c’est l’hystérectomie. Certains peuvent toutefois bénéficier d’une embolisation.

L’embolisation c’est quoi ?

c’est une technique alternative à la chirurgie qui est proposée aux femmes de tout âge désireuses de préserver leur utérus, y compris dans certains cas à des femmes jeunes souhaitant conserver leur capacité procréatrice.

L’embolisation des fibromes, pratiquée depuis une dizaine d’années, s’est rapidement développée, puisque environ 100 000 femmes dans le monde en ont bénéficié, avec un taux d’efficacité de plus de 85 % et de rares complications (moins de 5 %). Cette technique a longtemps été réservée aux femmes en période de préménopause. Cette intervention, qui règle assez rapidement le problème hémorragique, permet d’attendre la ménopause, période après laquelle le fibrome cesse de faire parler de lui. Depuis peu de temps, cette technique est de plus en plus utilisée chez les jeunes femmes. D’une part, la prévalence du fibrome est importante dans cette classe d’âge, en particulier chez les femmes d’origine africaine et maghrébine. D’autre part, la technique a évolué en finesse. La qualité du matériel utilisé y est pour beaucoup.

L’embolisation consiste à arrêter la circulation dans les artères issues des artères utérines irrigant le fibrome, entraînant ainsi sa réduction et sa nécrose plus ou moins complète. L’intervention se déroule sous anesthésie locale dans une salle de radiologie vasculaire. La patiente dispose d’une pompe à morphine pour s’auto-administrer les doses antalgiques nécessaires et suffisantes pour soulager la douleur. La réaction douloureuse dure généralement vingt-quatre heures (6 à 48 heures). Puis, un traitement par anti-inflammatoires non stéroïdiens prend la relève. La patiente reste hospitalisée environ deux à trois jours et reprend ses activités normales après une à deux semaines de repos. Les suites sont simples et la patiente est surveillée au 1er, 3e, 6e et 12e mois, sur le plan clinique et échographique.

 

Docteur Samira Rekik-Africaine-santé

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