Coronavirus : quid des migrants et réfugiés ?

Lors des conflits armés, les systèmes de santé publique et les infrastructures sont a minima très perturbés et au pire dévastés, grevant la prévention et la surveillance des maladies épidémiques tout en favorisant leur survenue par la dégradation des conditions sanitaires. Les exemples d’épidémies liées à des conflits ne manquent pas : cholera un peu partout, poliomyélite en Syrie, paludisme au Soudan du sud, dengue au Yémen, Ebola et même rougeole en RDC.

Riches touristes versus population bombardée

Très touché par l’épidémie de coronavirus, l’Iran accueille près d’un million de réfugiés et peut-être le double de sans-papiers. La meilleure façon de contenir une flambée est de suivre les contacts, or les frontières du Moyen Orient sont poreuses et une brèche vient d’être ouverte par la Turquie.

Si le système de santé de la Turquie est solide, d’autre pays comme le Liban (avec des déplacés internes), l’Afghanistan ou l’Irak n’ont clairement pas les moyens de santé publique adéquats, sans parler du drame syrien masqué dans les médias par le début de l’épidémie : « Un paquebot de touristes attire plus l’attention de la presse et des politiques que trois millions de personnes continuellement bombardées à Idlib » a ainsi déploré Adam Coutts, spécialiste de Santé publique à Cambridge, interrogé par The Humanitarian.

Politiser le coronavirus

Autre foyer très important de Covid-19, l’Italie reçoit également migrants ou réfugiés. Dans ce pays comme en Grèce, le spectre de l’importation du virus est agité pour appuyer des politiques anti-migratoires soutenues par une partie de la population. Or, les migrants sont plus certainement des populations très à risque, marginalisées et confinées en groupe dans des lieux où les informations de prévention ne peuvent les atteindre. Quels moyens pour diagnostiquer les cas et comment organiser une quarantaine dans les conditions dans lesquelles doivent vivre les migrants ? Les politiques coercitives et d’exclusion seront en outre contre-productives car les personnes malades ne se déclareront pas, de peur d’être expulsées.
L’OIM, organisation internationale pour les migrations, qui vient de lancer un plan stratégique de 17 millions de dollars pour soutenir les interventions de lutte contre l’épidémie*, souhaite également contrer la désinformation et la stigmatisation. Elle aura à ses côtés des ONG qui priorisent les migrants dans leurs programmes.

Ce n’est pas qu’une question humanitaire, c’est de la santé publique.

Source:https://www.jim.fr/medecin/actualites/

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